Une marionnette à la tête de l’État : l’homme qui ne décide rien

Une marionnette à la tête de l’État : l’homme qui ne décide rien

Édition spéciale – Dans les coulisses du pouvoir par procuration

Un président par accident, un pouvoir par emprunt

Qui l’eût cru ? Certainement pas lui-même. Notre locataire du palais présidentiel, propulsé au sommet de l’État dans des circonstances que même les scénaristes d’Hollywood auraient jugées peu crédibles, semble encore se pincer chaque matin pour vérifier qu’il ne rêve pas. Notre site, toujours à l’affût des situations cocasses de la vie politique, observe avec un certain amusement ce président qui n’avait jamais vraiment prévu de l’être – du moins pas si tôt, pas comme ça.

“Je serai président”, avait-il peut-être murmuré devant son miroir, sans se douter que ce serait grâce à l’ombre tutélaire d’un certain Ousmane Sonko, véritable architecte d’une victoire dont il récolte malicieusement les fruits. Une situation qui donne ce tableau politique surréaliste : un homme assis dans le fauteuil présidentiel, mais dont la légitimité repose entièrement sur l’aura d’un autre.

Le marionnettiste en chef : Sonko l’indispensable

Dans les couloirs du pouvoir, une silhouette se détache nettement, projetant une ombre démesurée sous laquelle notre président semble parfois disparaître complètement. Ousmane Sonko, le véritable démiurge de cette configuration politique inédite, tire les ficelles sans même se gêner, il se fout complètement de ce qu’en pensent les Sénégalais. Pourtant, n’étant même pas conscient que lui-même n’est pas à la hauteur et a des capacités très limitées. 

“Sans Sonko, pas de présidence”, chuchotent les observateurs avisés, une évidence que personne ne songe à contester, pas même l’intéressé qui, conscient de cette dette politique colossale, acquiesce docilement à chaque suggestion de son bienfaiteur. Une relation de vassalité moderne qui ferait presque regretter la franchise brutale des rapports féodaux d’antan.

L’art délicat de ne rien décider

La maîtrise de la non-décision est un art subtil que notre chef d’État semble avoir élevé au rang de doctrine gouvernementale. “Consultez Sonko”, “Voyons ce qu’en pense Ousmane”, “Attendons l’avis du Premier ministre” – autant de formules désormais rituelles qui précèdent systématiquement tout arbitrage présidentiel, au point que certains conseillers se demandent pourquoi ils s’obstinent encore à solliciter un avis qui n’est jamais vraiment le sien.

Notre site qui a réussi à se glisser dans quelques réunions confidentielles, a été frappé par cette chorégraphie du pouvoir où le président hoche gravement la tête, approuve solennellement, et signe cérémonieusement des décisions dont il n’a initié aucun des paramètres.

Un CV présidentiel qui pose question

“L’incompétence n’est pas un défaut lorsqu’on n’a pas l’intention d’exercer ses fonctions”, pourrait être la devise de cette présidence sous tutelle. Le parcours de notre marionnette nationale, passé au crible par notre journal investigateur, révèle en effet ce paradoxe savoureux : rien dans son expérience passée ne le prédisposait à gouverner un pays – une lacune qui se transforme presque en atout dans la configuration actuelle où on ne lui demande justement pas de gouverner.

Diriger une nation ? Un art complexe qui exige vision, expérience, et autorité. Trois qualités dont la carence manifeste chez notre chef d’État aurait pu inquiéter, si le véritable centre du pouvoir ne se situait pas ailleurs, dans le bureau voisin où s’élaborent les véritables orientations nationales.

Le syndrome de l’imposteur présidentiel

“Suis-je vraiment à ma place ?”, semble parfois se demander notre président lors de ces rares moments où les caméras captent son regard perdu dans le vague. Question existentielle à laquelle tout le gratin politique a déjà répondu par la négative, mais qu’importe : l’essentiel n’est pas d’être compétent mais d’être disponible, pas d’être visionnaire mais obéissant.

Les mauvaises langues – dont nous ne sommes évidemment pas – suggèrent que cette conscience aiguë de son imposture constituerait paradoxalement la seule véritable lucidité politique du personnage. Un éclair de clairvoyance qui explique peut-être cette propension à déléguer systématiquement des décisions qu’il se sait incapable de prendre, d’où son assertion “Je veux des DG forts, je veux des ministres forts et je veux un premier ministre super fort”. Quelle rigolade !

La technique du téléphone présidentiel

“Allo, Ousmane ? Que fait-on ?”, ce coup de fil désormais rituel précéderait chaque annonce, chaque nomination, chaque orientation politique. Une dépendance téléphonique telle que les services de sécurité ont, paraît-il, classifié “menace pour la sûreté nationale” toute éventuelle panne du réseau mobile entre le palais présidentiel et le bureau du Premier ministre.

La présidence comme stage d’observation

“Je n’avais pas prévu d’être là”, aurait confié notre chef d’État à un proche, dans un rare moment de franchise qui en dit long sur cette présidence improvisée. Une situation qui transforme de facto le mandat présidentiel en une sorte de stage d’observation prolongé, où l’apprenti-président regarde, écoute, et tente d’assimiler les rudiments d’une fonction qu’il exerce sans véritablement l’habiter.

Les conseillers, habitués à briefer les chefs d’État avant les discours à la nation, auraient même doublé voire même triplé le temps de préparation pour notre président, conscients qu’il leur faut non seulement expliquer les enjeux mais aussi rappeler les fondamentaux géopolitiques que tout bachelier est censé maîtriser.

Épilogue : la marionnette consciente

Est-il vraiment dupe de sa condition ? Notre site, qui a développé au fil des décennies un flair certain pour détecter les vraies motivations derrière les façades politiques, en doute parfois. Car il y a peut-être une forme de sagesse paradoxale à accepter son rôle de figurant dans une pièce écrite par d’autres, à empocher les avantages de la fonction sans en assumer les responsabilités écrasantes.

En attendant que l’Histoire – cette juge impartiale mais souvent cruelle – rende son verdict sur cette présidence par procuration, notre volatile observateur continue de scruter les fils presque invisibles qui relient cette marionnette consentante à son marionnettiste en chef. Car comme le dit si bien un vieux proverbe de la basse-cour : “La marionnette qui connaît ses fils est déjà à moitié libre.”

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