Economie et Finances

Sous L. S. Senghor: L’effondrement des industries mourides (années 1970)

Contexte :
Dans les années 1970, les entreprises textiles de la confrérie mouride, pourtant dynamiques, s’effondrent les unes après les autres. Ces usines, souvent familiales, étaient un pilier de l’économie locale (Touba, Diourbel…).

Les raisons de la crise :

  • Mauvaise gestion : manque de professionnalisme, dettes accumulées.
  • Concurrence étrangère : arrivée de textiles asiatiques moins chers.
  • Tensions avec l’État : les mourides, influents, reprochent à Senghor de ne pas les soutenir assez.

Les conséquences :

  • Chômage massif dans les régions mourides (Diourbel, Fatick).
  • Réforme des politiques industrielles : l’État intègre enfin les acteurs informels (commerçants, religieux) dans ses plans.
  • Naissance du “modèle sénégalais” : un mélange d’économie formelle et informelle, avec une place centrale des confréries.

Sous Abdou Diouf : Le PAS, la thérapie de choc (1980-1990)

La pilule amère du FMI
En échange de sauvetages financiers, la Banque Mondiale impose son célèbre Programme d’Ajustement Structurel :

Les 3 remèdes douloureux
Privatisations : 30 entreprises publiques liquidées
Dégraissage : 10 000 fonctionnaires licenciés
Fin des subventions : +45% sur le riz en 6 mois

Impact social immédiat

  • Émeutes de la faim à Dakar (1989)
  • Taux de pauvreté qui bondit à 67%
  • Explosion du secteur informel

Bilan contrasté

  • Dette divisée par 2
  • Inflation maîtrisée
  • Une génération sacrifiée

Chiffre clé
Le PAS a coûté 120 milliards FCFA d’aides sociales annulées

Sous Abdoulaye Wade : GOANA, le fiasco agricole (2008)

Les promesses mirifiques
Lancée en réponse à la crise alimentaire mondiale, la Grande Offensive Agricole promettait :
Autosuffisance en riz dès 2015
1 million d’hectares cultivés
500 milliards FCFA investis

La réalité désastreuse

  • Détournements massifs : 70% des fonds “évaporés” (rapport de la Cour des Comptes)
  • Matériel inutilisable : Tracteurs rouillant dans les ports
  • Résultats ridicules : Production céréalière +3% seulement

Chiffre clé
Seulement 18% des objectifs atteints après 4 ans

Sous Macky Sall : Or noir, contrats troubles (2019-2023)

La manne gazière
Avec les découvertes de :
Grand Tortue/Ahmeyim (15 000 milliards FCFA de réserves)
Sangomar (premier pétrole sénégalais)

Les zones d’ombre
Contrats Woodside :

  • Revenus gaziers limités à 10% pour l’État (vs 25% en Mauritanie voisine)
  • Clause secrète : exonération fiscale de 25 ans

4 raisons d’être optimiste pour l’avenir énergétique du Sénégal si les successeurs de Macky gèrent bien :

1. Une manne financière historique

  • Revenus estimés : 4 000 à 6 000 milliards FCFA/an dès 2025 (Banque Mondiale)
  • Boost du PIB : +10% par an possible pendant 10 ans (FMI)
  • Réserves prouvées :
    • Gaz : 450 milliards m³ (20 ans de production)
    • Pétrole : 1 milliard de barils (Sangomar)

2. Des emplois locaux en création

  • 10 000 emplois directs prévus dans l’exploitation offshore
  • 20 000 emplois induits (BTP, services, logistique)
  • Formation de jeunes : L’Institut Pétrolier de Dakar a déjà diplômé 500 techniciens

3. Baisse de la facture énergétique

  • Électricité 2 fois moins chère grâce au gaz sénégalais (projet GTA)
  • Fin des coupures : Le gaz couvrira 50% des besoins en électricité d’ici 2030
  • Essence locale ? Le projet de raffinerie de Diamniadio pourrait réduire les importations

4. Des retombées indirectes majeures

  • Fonds souverain : 10% des revenus réservés à la santé et l’éducation (loi de 2019)
  • Dynamisation des ports : Nouveau terminal pétrolier à Dakar (investissement de 200 milliards FCFA)
  • Transition énergétique : Le gaz comme “énergie propre” de transition avant le solaire