Effacer pour mieux régner : manuel du parfait petit autocrate

Effacer pour mieux régner : manuel du parfait petit autocrate

L’art délicat de l’effacement sélectif

Au pays de la Téranga, jadis vanté pour son hospitalité légendaire, une nouvelle discipline artistique fait fureur dans les couloirs du pouvoir : l’effacement. Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle technique picturale enseignée aux Beaux-Arts, mais bien de la volonté exprimée sans fard par le Premier ministre en personne, qui a lancé un vibrant “je vais les effacer” au sein même de l’hémicycle. Voilà qui a le mérite d’être clair comme de l’eau de roche !

Leçon n°1 : Promettre la lune, livrer des cacahuètes

Comment accéder au pouvoir suprême ? Simple comme bonjour : promettez monts et merveilles, jurez fidélité aux valeurs républicaines, brandissez l’étendard de la liberté d’expression. Une fois confortablement installé dans le fauteuil présidentiel, rangez soigneusement ces promesses dans le tiroir des accessoires inutiles. Les valeurs républicaines ? Un concept bien élastique, finalement.

Leçon n°2 : L’intimidation, cette vieille amie

Badara Gadiaga, Abdou Nguer, Omar Faye, et tous leurs collègues chroniqueurs l’ont bien compris : critiquer le pouvoir est devenu un sport extrême au Sénégal. Notre Premier ministre, grand amateur de papeterie, ne jure que par sa gomme géante pour “effacer” ces empêcheurs de gouverner en rond. Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana peuvent témoigner : rien de tel qu’une bonne menace pour pimenter une journée de travail !

Leçon n°3 : L’hémicycle, ce ring de boxe verbale

L’Assemblée nationale, ce haut lieu de la démocratie, s’est transformée en arène où les mots deviennent des uppercuts. “Je vais les effacer”, a tonné notre Premier ministre, probablement nostalgique de ses années d’école primaire où la maîtresse effaçait le tableau noir. Sauf qu’ici, le tableau s’appelle paysage médiatique, et les traces de craie sont des journalistes en chair et en os. Maty 3 pommes et Aïssatou Diop Fall apprécieront la subtilité.

Leçon n°4 : La manipulation de l’opinion, un art délicat

Pourquoi se fatiguer à convaincre quand on peut manipuler ? Notre manuel recommande chaudement de détourner l’attention, d’inventer des ennemis imaginaires et de créer des diversions spectaculaires. Pendant ce temps, Ameth Ndoye et Adama Fall s’époumonent pour rétablir quelques vérités, mais voilà, ils figurent sur la liste des “effaçables”.

Leçon n°5 : Les lois et règlements, ces détails insignifiants

La Constitution ? Un bout de papier flexible. Les lois ? Des suggestions à géométrie variable. Notre manuel conseille de les brandir quand elles servent vos intérêts et de les ignorer superbement dans le cas contraire. Karim xrum xakh en sait quelque chose, lui qui s’échine à rappeler ces principes comme l’État de droit.

Épilogue : Résistance à l’effacement

Malgré la gomme menaçante qui plane au-dessus de leurs têtes, nos chroniqueurs irréductibles continuent leur mission. Comme le disait un certain Gandhi (qui n’a jamais été Premier ministre, quelle erreur de casting !) : “Vous pouvez m’effacer de la surface de la Terre, mais vous ne pourrez jamais effacer mes idées.”

En attendant, notre site qui n’aime rien tant que barboter dans les eaux troubles de la politique, garde un œil vigilant sur ces manœuvres d’effacement. Car comme chacun sait, en démocratie, c’est plutôt aux électeurs qu’appartient le privilège d’effacer… lors des prochaines élections

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