Sénégal : Un peuple émotif, toujours après coup, facile à berner – Le Pastef en tête de ce jeu politique

Sénégal : Un peuple émotif, toujours après coup, facile à berner – Le Pastef en tête de ce jeu politique

Le 24 février 2024, le Sénégal a voté dans un enfer d’émotions, porté par une vague de frustration et d’espoir. Les promesses de changement ont pris toute leur ampleur, et Bassirou D. Faye, numéro 2 du Pastef, a été élu président, mais avec un goût amer dans la bouche : il n’a pas vraiment remporté la présidentielle, il a simplement profité d’une élection contre Macky Sall. Le peuple, las de l’ancien régime, a même été prêt à voter pour un crapaud s’il avait promis de renverser le système. Et voilà Bassirou D. Faye à la tête du pays, mais en réalité c’est Sonko qui gouverne toujours, en tant que Premier ministre fantôme, tirant les ficelles depuis l’ombre.

Le phénomène Sonko n’est pas encore derrière le pays, et la situation est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Le peuple sénégalais a eu la bonté d’élire un homme qui, malgré son nouveau rôle de président, continue de se laisser influencer par un leader aux discours populistes, mais totalement absent du pouvoir exécutif. D. Faye, le président, n’est qu’une marionnette dans le grand théâtre politique de Sonko. La déception n’est pas loin : on ne sait pas qui dirige vraiment le pays, car c’est Sonko qui reste la véritable autorité.

Bassirou D. Faye : Le président ou la simple figure de proue ?

Bassirou D. Faye, ce nom est sur toutes les lèvres. Élu président, il incarne un changement radical. Les Sénégalais ont voté pour lui, non pas nécessairement parce qu’ils le considéraient comme l’homme de la situation, mais plutôt parce qu’il représentait un refus du système en place, incarné par Macky Sall et sa succession. Mais, dans les coulisses, la véritable puissance reste Sonko, toujours omniprésent, toujours à la manœuvre.

Faye, en tant que président, n’a pas encore trouvé sa propre voie, et, loin de prendre les rênes du pouvoir, il semble souvent coincé dans l’ombre du leader charismatique de son parti. Bien sûr, il occupe le bureau présidentiel, mais Sonko gouverne de fait, n’ayant pas quitté le rôle de stratège politique du Pastef, qu’il occupe en tant que Premier ministre informel. Cette situation est d’autant plus absurde que, officiellement, Faye est le président élu, mais c’est Sonko qui dicte les décisions cruciales, Sonko qui est consulté pour chaque grande orientation politique.

Le peuple sénégalais : Une fois encore, séduit par la promesse de changement

Le vrai drame, dans cette histoire, c’est que le peuple sénégalais a voté par émotion, sans vraiment comprendre les implications de leur choix. Tout ce qu’ils voulaient, c’était un changement à tout prix, un rejet absolu du système de Macky Sall. Et face à cette volonté de révolution, les électeurs auraient bien été prêts à voter pour un crapaud s’il avait promis de briser les chaînes de la corruption et de l’oppression. C’est cette même émotion collective qui a porté Faye à la présidence, mais qui a également creusé la tombe de ses espérances.

Les électeurs ont mis leurs espoirs dans un leader, mais, une fois encore, ils ont succombé à la tentation d’un discours radical et idéologique. En élisant Faye, ils ont en fait mis en place une sorte de régime parallèle, où l’élu n’est qu’une façade, un président sans pouvoir réel. Le peuple, frustré par la politique de Macky Sall, a oublié que les élections ne résolvent pas les problèmes de fond du pays. Ils ont voulu tout changer d’un coup, mais, dans l’urgence, ont mis en place un gouvernement qui n’est pas dirigé par son propre président.

Sonko : Toujours dans l’ombre, toujours au pouvoir

La véritable question est donc : qui gouverne réellement le Sénégal ? Est-ce Bassirou D. Faye, le président élu ? Ou est-ce Sonko, qui, par le biais de ses influenceurs et de son rôle de Premier ministre informel, tire les ficelles en coulisses ? 

Conclusion : Un réveil nécessaire avant le chaos

Le Sénégal doit sortir de ce cycle de promesses irréalistes et de déceptions successives. Ce qui est certain, c’est que la politique sénégalaise ne peut plus se résumer à des choix basés uniquement sur l’émotion. Le peuple doit comprendre que changer de visage politique ne signifie pas forcément un changement de système.

Bassirou D. Faye, malgré son élection, n’a pas su se libérer de l’influence de Sonko, et le pays, pris dans ce tourbillon de fausses promesses, semble se retrouver dans une situation où le changement reste une illusion. Il est grand temps pour le peuple sénégalais d’apprendre à voter avec discernement, et non avec le cœur, à dépasser l’émotion et à se concentrer sur des propositions réalistes et concrètes. Sinon, les Sénégalais se retrouveront encore à tirer les leçons après coup, une fois qu’il sera trop tard pour changer quoi que ce soit.

Et pendant que le peuple attend son sauveur, les promesses de changement continuent de s’effondrer. Le pastef et ses marionnettes n’ont pas encore trouvé leur place, mais les Sénégalais devront bientôt choisir entre illusion et réalité.

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