Le Sénégal : Le bal des déficits et des promesses

Le Sénégal : Le bal des déficits et des promesses

Le Sénégal, jadis perçu comme le modèle de la stabilité économique en Afrique de l’Ouest, se retrouve aujourd’hui dans la tourmente financière, avec une nouvelle note attribuée par Moody’s qui ferait pâlir même les champions de l’optimisme économique. Le 10 octobre 2025, l’agence de notation, ce grand oracle des finances mondiales, a abaissé la note souveraine du Sénégal de B3 à Caa1, assortie d’une perspective négative. Un coup dur, un de plus, pour un pays qui semble avoir troqué ses ambitions de croissance contre un costume d’incompétence de taille XXL.

La dette : Le fardeau d’une gestion à bout de souffle

La dette publique du Sénégal, ce doux chant de sirène qui berce le pays depuis des années, atteint désormais un record historique de 119 % du PIB, selon les estimations révisées par Moody’s. Une sacrée performance qui ferait pâlir d’envie n’importe quel gestionnaire de portefeuille… ou plutôt, de portefeuille vide. Le FMI, qui semble désormais avoir pris le rôle de chaperon du Sénégal, a beau dire que tout va bien, l’audit de la Cour des comptes a mis la lumière sur des dettes non déclarées à hauteur de 7 milliards de dollars. Pas mal, non ?

Ce bel exploit ne surprendra guère ceux qui ont observé le gouvernement de près. Oui, ce même gouvernement qui, en 2024, a cru bon de multiplier les emprunts à des taux d’intérêt effrayants de 6,75 % à 7,75 % sur le marché régional. Une stratégie brillante pour embourber encore plus le pays dans la spirale de la dette. Et pendant ce temps, les pauvres citoyens sénégalais continuent à voir leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil.

La relance économique, un grand classique

Quand on est en difficulté, on sort toujours les mêmes discours rassurants. Le Plan de Relance Économique et Social (PRÈS) a été brandi tel un étendard, avec des promesses de redressement. Mais, comme toujours, ces promesses sont à géométrie variable : “Si on n’y arrive pas, c’est la faute aux autres !” Voilà le discours du gouvernement. Pourtant, entre les annonces de réformes et les projets ambitieux qui disparaissent dans les tiroirs, la relance ressemble plus à une mise en scène qu’à un véritable plan stratégique.

L’argument du gouvernement ? “L’agence de notation est subjective et biaisée”. Ah, la fameuse théorie du complot financier, un grand classique de la politique sénégalaise. Peut-être que Moody’s devrait aussi noter la politique intérieure, histoire de voir si la gestion des promesses électorales mérite une meilleure note que celle attribuée aux finances publiques.

Le communiqué de presse du gouvernement : un chef-d’œuvre de déni

Le communiqué de presse du gouvernement, rédigé dans un style qui ferait honte à un élève de 6ème, a tenu à préciser que “les réformes entreprises” devaient être prises en compte. Mais en lisant ce texte, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte qu’il est surtout question de sauver la face. On y parle de la mise en place de nouvelles “mesures”, comme si le tout nouveau Plan de Relance allait résoudre comme par magie les problèmes qui couvent depuis des années. Bien sûr, le gouvernement reste droit dans ses bottes : “On fait tout bien, c’est juste que les autres ne comprennent pas notre génie.”

Conclusion : Le roi est nu

La dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s est un miroir sans fard de la gestion économique chaotique de l’actuel régime. Entre les emprunts à des taux usuriers, les dettes cachées sous le tapis et les promesses de réformes non tenues, le Sénégal semble jouer à un jeu risqué où les dettes s’empilent et la confiance fond comme la cire au soleil.

La question demeure : jusqu’à quand les dirigeants continueront-ils à faire comme si de rien n’était, à se cacher derrière des discours pleins de bonne volonté, tout en menant le pays à sa perte économique ? L’avenir du Sénégal, malheureusement, ne semble pas s’écrire en lettres d’or, mais bien en chiffres rouges et en promesses non tenues.

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