Macky Sall : La Symphonie indigeste d’un “règne” trop parfait
Le Sénégal assiste à un spectacle des plus cocasses : celui d’un ex-président tellement brillant que les projecteurs continuent de l’éclairer même dans les coulisses du pouvoir. Notre cher Macky Sall, ingénieur de formation et politicien de vocation, nous a quittés administrativement, mais son ombre plane encore sur le palais présidentiel avec l’insistance d’un fantôme qui refuse d’admettre son trépas politique.
Voyez-vous, l’homme nous a légué une économie tellement florissante qu’on se demande pourquoi les Sénégalais ne dansent pas de joie dans les rues. Tous les voyants sont au vert, nous assure-t-on, aussi verts que les billets qui ont miraculeusement germé pendant son mandat dans les comptes de certains ministères.
Son ascension fut si fulgurante qu’elle en donnerait le vertige aux alpinistes les plus chevronnés. Du poste de Premier ministre sous Wade à celui de président, notre Macky national a grimpé les échelons avec l’agilité d’un félin politique, abandonnant au passage quelques amis devenus encombrants – simple loi de la pesanteur politique, dira-t-on.
Et que dire du nouveau régime qui semble obsédé par son prédécesseur ? Ils passent tant de temps à parler de lui qu’on se demande s’ils ne lui versent pas des droits d’auteur. Incapables de digérer l’héritage du grand Macky, ils souffrent visiblement d’une indigestion politique chronique. Normal, quand on avale un morceau aussi imposant que le mythe de l’infaillible bâtisseur, les maux d’estomac sont garantis.
Le plus délicieux dans cette comédie sénégalaise ? Notre héros national continue de briller sous les sunlights internationaux pendant que ses successeurs tentent péniblement de trouver l’interrupteur. Macky par-ci, Macky par-là… le nom résonne comme un écho persistant dans les couloirs du pouvoir. On aimerait presque lui suggérer d’envoyer une facture pour occupation illégale de l’espace médiatique.
En attendant que le nouveau régime trouve sa propre identité (s’il en a une), notre ex-président peut savourer ce paradoxe savoureux : plus on tente de l’effacer, plus son portrait se dessine en filigrane sur chaque décision gouvernementale. Une prouesse que même les plus grands illusionnistes lui envieraient.
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